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Date de création : 26.12.2011
Dernière mise à jour :
04.10.2023
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L'efficacité de la prière
In revue des jeunes, 10 Juillet 1923
Par le P. GARRIGOU-LAGRANGE. O.P.
" Demander et vous recevrer " a dit notre Seigneur. " Il faut prier " ajoutait-il.
Il importe donc de se faire une juste idée de l'efficacité de la prière, de la source
même de cette efficacité et du but auquel toute vraie prière doit être ordonnée.
Voyons ce que Saint Thomas à la suite de Saint Augustin nous enseigne
sur ce grand sujet (1).
Nous avons l'air de croire parfois que la prière est une force qui aurait son premier
principe en nous, et par laquelle nous essayerions d'incliner la volonté de Dieu,
par la manière de persuasion. Et aussitôt notre pensée se heurte à cette
diffculté, souvent formulée par les incrédules, en particulier par les Déistes :
la volonté de Dieu personne ne peut la mouvoir, per-sonne ne peut
l'incliner. Dieu sans doute est la bonté qui ne demande, qu'a se donner,
Dieu est miséri-corde toujours prête à venir au secours de celui qui souffre et qui
implore, mais il est aussi l'Etre parfai-tement immuable. La volonté de Dieu de
toute éter-nité est aussi inflexible qu'elle est miséricordieuse. Personne ne peut se
vanger d'avoir éclairé Dieu, de lui avoir fait changer de volonté.
" Ego sum Domi-nus, et non mutor " . Par son secret providentiel, fortement et
suavement, l'ordre du monde, la suite des événements, sont irrévocablement
fixés d'avance.
Faut-il conclure que notre prière ne peut rien, qu'elle vient trop tard, que
si nous prions, aussi bien que si nous ne prions pas, ce qui doit arriver
arrivera?
La parole de l'Evangile demeure : " Demandez et vous recevrez, cherchez et vous
trouverez, frappez et l'on ouvrira". _ La prière, en effet, n'est pas une force qui
aurait son premier principe en nous, ce n'est pas un effort de l'âme humaine,
qui essaierait de faire violence à Dieu, pour lui faire changer ses disposi-
tions providentielles. Si l'on parle ainsi quelquefois, c'est une manière humaine de
s'exprimer. En réalité la volonté de dieu est abso-lument immuable, mais
c'est précisement dans cette immutabilité qu'est la source de l'infaillible
efficacité de la prière.
C'est au fond très simple : la vraie prière par laquelle nous demandons pour nous,
avec humilité, confance et persévérance, les biens nécessaires à notre
sanctification, est infailliblement efficace, parce que Dieu, qui ne peut se dédire,
a décrété qu'elle le serait, et parce que Notre Seigneur nous l'a promis
(lla llae 83,15).
Un Dieu qui n'aurait pas prévu et voulu de toute éternité les prières que nous
lui adressons, c'est là une conception aussi puérile que celle d'un Dieu qui
s'inclinerait devant nos volontés et changerait ses desseins. Non
seulement, tout ce qui arrive a été prévu et voulu ou tout au moins permis
d'avance par un décret providentiel, mais la manière dont les choses arrivent,
les causes qui produisent les événements, tout cela est fixé de toute éternité
par la Providence. Dans tous les ordres, physique, intellectuel et moral, en vue de
cer-tains effets, Dieu a préparer les causes qui les doivent produire. Pour donner
au monde victoire qui sera le salut d'un peuple, il suscite un grand chef d'armée ;
pour donner au monde un homme de génie, il a pré-paré une
intelligence supèrieure, servie par un cerveau mieux fait, par une héridité spéciale,
par un milieu intellectuel privilégié. Pour régénérer le monde aux périodes les
plus troublées, il a décidé qu'il y aurait des saints. Et pour sauver l'humanité, dès
toujours la divine Providence avait préparé la venue du Christ Jésus. Dans tous les
ordres, du plus infime au plus élevé, en vue de certains effets, Dieu dispose les
cau-ses qui les doivent produire. Pour les moissons spi-rituelles comme pour
les matérielles, il a préparé la semence, et la moisson ne s'obtiendra pas sans
elle.
Or, la prière est précisement une cause ordon-née à produire cet effet, qui est
l'obtention des Dons de Dieu, nécessaire ou utiles au salut. Toutes les créatures
ne vivent que des dons de Dieu, mais la créature intel-lectuelle est seule
à s'en rendre compte. Les pierres, les plantes, les animaux reçoivent sans savoir
qu'ils reçoivent. L'homme, lui, vit des dons de Dieu, et il le sait; si le
charnel l'oublie, c'est qu'il ne vit pas en homme; si l'orgueilleux ne veut
pas en convenir, c'est qu'il n'y a pas de pire sottise que l'orgueil. L'exis-tence,
la santé, la force, la lumière de l'intelligence, l'énergie morale, la réussite de nos
entreprises, tout cela est le don de Dieu, mais par-dessus tout la grâce,
qui nous porte au bien salutaire, nous le fait accom-plir, et nous y fait persévérer.
Faut-il s'étonner que la divine Providence ait voulu que l'homme, puisqu'il peut
comprendre qu'il ne vit que d'aumônes, demandat l'aumone? Ici comme partout
Dieu veut d'abord l'effet final, puis il ordonne les moyens et les causes qui le
doivent produire. Après avoir décidé de donner, il décide que nous prierons pour
recevoir, comme un père, résolu d'avance d'ac-corder un plaisir à ses enfants, se
promet de le leur faire demander. Le don de Dieu voilà le résultat, la prière
voilà la cause ordonnée à l'obtenir; elle a sa place dans la vie des âmes
pour qu'elles reçoivent les biens nécessaires ou utiles au salut, comme la chaleur
et l'électricité ont leur place dans l'ordre physique.
Jésus, qui veut convertir la Samaritaine, lui dit , pour la porter à prier : "si tu
savais le don de Dieu, c'est toi qui m'aurais demandé de boire, et je t'aurais
donné de l'eau vive... jaillissant en vie éternelle ".
De toute l'éternité, Dieu a prévu et permis les chutes de Marie-Madelaine, mais
il a ses desseins sur elle, il veut rendre la vie à cette âme morte; seulement
il décide aussi que cette vie ne lui sera rendue que si elle le désire, que l'air
respirable ne sera rendu à cette poitrine, que si cette poitrine veut s'ouvrir, que
si Made-laine veut prier, et il décide aussi de lui donner une grâce actuelle
très forte et très douce qui la fera prier. Voilà la source de l'efficacité de la prière.
Soyez sûrs que lorsque Madelaine aura prié, la grâce sanctifiante lui sera donnée,
mais soyons surs aussi que sans cette prière elle restait dans son péché.
il est donc aussi nécessaire de prier pour obtenir les secours de Dieu dont nous
avons besoin pour, observer la loi divine et y persévérer, qu'il est nécessaire de
semer pour avoir du blé.
Ne disons donc pas : " Que nous ayons prié ou non, ce qui devait arriver arrivera" :
ce serait aussi absurde que de dire : "Que nous ayons semé ou non, l'été venu, si
nous devons avoir du blé, nous en aurons ". La Pro-vidence porte non seulement
sur les résultats, sur les fins, mais aussi sur les moyens à employer, et elle sau-
garde la liberté humaine par une grâce aussi douce qu'elle est forte, " fortifier et
suaviter ". " En vérité , en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez à mon
Père en mon nom, Il vous le donnera".
La prière n'est donc pas une force débile qui aurai son premier principe en nous.
La source de son effica-cité est en dieu et dans les mérites infinis de Jésus-Christ.
C'est d'un décret éternl de Dieu qu'elle des-cend, c'est de l'amour rédempteur
qu'elle provient, c'est à la miséricorde divine qu'elle remonte. Un jet d'eau ne peut
s'élever que si l'eau decsend d'une même hauteur. De même quand nous prions,
il ne s'agit pas de per-suader Dieu, de l'incliner, de changer ses dispositions
providentielles; il s'agit seulement d'élever notre volonté à la hauteur de la
sienne, pour vouloir avec Lui ce qu'il a décidé de nous donner : les biens utlles à
notre sanc-tification et et à notre salut. La prière, loin de tendre à abaisser le
Très-Haut vers nous, est donc une élévation de notre âme vers Dieu. Denys
compare l'homme qui prie au marin qui, pour aborder, tire sur cable fixer au rocher
du rivage. Ce rocher, qui domine les eaux, est parfaitement immobile; pourtant,
pour celui qui est dans la barque, il semble que ce soit le rocher qui avance :
en réalité c'est la barque seule qui bouge. De même il nous semble que ce soit la
volonté de Dieu qui s'incline en nous exauçant, c'est la nôtre seule qui monte;
nous nous mettons à vouloir, dans le temps, ce que Dieu voulait pour nous
de toute éternité.
Bien loin de s'opposer au gouvernement divin, la prière coopère ainsi à ce
gouvernement. Nous sommes deux à vouloir, au lieu d'un : cette âme pécheresse
pour laquelle nous avons lontemps prié, c'est Dieu qui l'a convertie, mais nous
étions l'associé de Dieu, et de toute éternité il avait décidé de ne produire en elle
cet effet salutaire qu'avec notre concours.
Mais, cela va sans dire, et c'est un point de doctrine défini par l'Eglise contre les
pélagiens et semi pélagiens, nous ne pouvons pas faire une vraie prière sans une
grâce actuelle. On ne demande en effet que ce que l'on désire, et il s'agit ici
de désirer ce que Dieu veut pour nous et comme il le veut, il s'agit de mettre notre
volonté à l'unisson de la sienne. Pour cela il faut qu'il nous attire et que nous
nous laissions attirer par Lui. " Per-sonne, dit Notre Seigneur, ne vient à moi, si
mon Père ne l'attire." Et Saint Paul ajoute : Nous ne sommes pas capables de
former par nous-mêmes, comme venant de nous-mêmes, la moindre pensée
profitable pour le salut ", à plus forte raison le moindre désir.
Cepandant le pécheur, privé de la grâce sanctifiante, et incapable en cet état
de mériter, peut prier. Il suffit d'une grâce actuelle, elle est offerte à tous, et
ceux -là seuls en sont privés qui la refusent (2). Au moment où elle lui est
accordée, que le pécheur tombe à genoux; s'il ne résiste pas, il sera conduit de
grâce en grâce jus-qu'à la conversion et au salut. Avec humilité, confiance et
persévérance, le chrétien toute sa vie doit ainsi deman-der à Dieu les énergies
surnaturelles qu'il lui faut pour atteindre le ciel.
On voit par la suite ce que la prière peut nous obtenir. La fin de la vie des âmes
c'est le ciel; à cette fin suprème Dieu subordonne tous les biens qu'il lui plait de
nous départir, car il ne nous les donne, ceux du corps et ceux de l'âme, que
pour la conquête de l'éternité bienheureuse.
La prière ne peut donc nous obtenir que les biens qui sont dans la ligne de notre
fin dernière, dans la ligne de vie éternelle. En dehors de là elle ne peut rien, elle
est trop haute pour nous obtenir tel succès tem-porel sans apport avec notre
salut. Il ne faut pas attendre d'elle ce résultat, pas plus qu'on ne demande à un
ingénieur l'office d'un manoeuvre (3).
Les biens qui nous acheminent vers le ciel sont de deux sortes : les spirituels,
qui nous y conduisent direc-tement, et les temporels, qui peuvent être
indirectement utiles au salut, dans la mesure où ils se subordonnent aux
premiers.
Les biens spirituels, ce sont la grâce, les vertus, les mérites. La prière pour
obtenir au pécheur la grâce de la conversion, et au juste la grâce actuelle
nécessaire à l'accomplissement des devoirs du chrétien. La prière est
souverainement efficace pour nous obtenir une foi plus vive, une espérance plus
con-fiante, une charité plus ardente, une plus grande fidé-lité à notre vocation. La
première des choses que nous devons demander selon le Pater, s'est que le nom
de Dieu soit sanctifié, glorifié par une foi rayonnante, que son règne arrive
( c'est l'objet de notre espérance ), que sa volonté soit faite, accomplie
avec amour, avec une charité plus fervente. La prière est toute-puissante pour
nous obtenir le pain de chaque jour, non seulement celui du corps, mais celui de
l'âme, le pain super substantiel de l'Eucharistie, et les dispositions nécessaires
pour une bonne communion. Elle est efficace pour nous obtenir le pardon de nos
fautes avec la disposition intèrieure de pardonner au prochain, pour nous faire
triompher de la tentation" Veiller et priez, de peur que vous ne tombiez dans
la tentation", disait Notre Seigneur; pour nous délivrer du mal et de l'esprit du mal,
"cette sorte de démon ne se chasse que par la prière et par le jeûne ".
( Matth, XVII, 20 .)
Seulement, cela va sans dire, la prière doit être sin-cère : demander de vaincre
une passion sans éviter les occasions, demander la grâce d'une bonne mort sans
s'efforcer d'avoir une vie meilleure, ce n'est pas une vraie prière, un vrai désir,
c'est à peine une velléité. La prière doit aussi être humble, c'est un pauvre qui
de-mande. Elle doit être confiante en la miséricorde de Dieu, elle ne dois pas
douter de son infinie bonté. Elle doit être persévérante pour montrer qu'elle vient
d'un désir profond du coeur ( 4 ). Parfois le Seigneur ne semble pas nous exaucer
tout de suite, pour éprouver notre confiance et la force de nos bons désirs, comme
Jésus éprouva la confiance de la Chananéenne par une parole sévère qui semblait
un refus : " C'est aux bre-bis perdues d'Israël que je suis envoyé..., il ne convient
pas de donner aux chiens le pain des enfants. " Sous l'inspiration divine , la
Chananéenne répondit : " Pour-tant, Seigneur, les petits chiens mangent les
miettes qui tombent des la table de leur maître"._ " O femme, dit Jésus, ta foi
est grande, qu'il te soit fait selon ce que tu demande "; et sa fille, qui était
tourmentée par le démon, fut désormais délivrée ( Matth., XV, 22 ).
Mais si vraiment nous avons prié avec perséverance et si, malgré nos
supplications, Dieu nous laisse aux prises avec la tentation, rappelons-nous
l'Apôtre Saint Paul, qui lui aussi supplia à plusieurs reprises pour être délivré de
l'aiguillon qui le tourmentait dans sa chair et qui reçut cette réponse " Ma grâce te
suffit pour vaincre ", sufficit tibi gratia mea. Croyons avec l'Apôtre que cette lutte
nous est profitable, et ne ces-sons pas demander la grâce, qui seule peut nous
empécher de faiblir. Apprenons par là notre indigence, apprenons que nous
sommes des pauvres, et que l'acte du pauvre consiste à demander. Le chrétien
toute sa vie doit mendier les énergies surnaturelles qu'il lui faut pour faire son
salut. L'âme humaine ne peut atteindre le ciel qui si elle est lancée par Dieu ( 5 );
mais une fois lancée, il faut qu'elle vole; la prière est comme le coup d'aile du
petit oiseau lancé hors du nid et qui réclame un nouveau secours.
Quant aux biens temporels, la prière peut nous obte-nir tous ceux qui doivent,
d'une façon ou d'une autre, nous aider dans notre voyage vers l'éternité : le pain
du corps, la santé, la force, la prospérité de nos affaires, la prière peut tout
obtenir, à condition que nous deman-dions avant tout et par-dessus tout à Dieu
de l'aimer davantage : " Cherchez le royaume des cieux, et tout le reste vous sera
donné par surcroît ( 6 ) ". Faut-il dire que la prière est inefficace parce que nous
n'avons pas obtenu le succès d'une entreprise? Mais si vraiment nous avons prié,
nous n'avons pas demandé ce bien temporel pour lui-même, mais seulement
dans la mesure où il était utile à notre salut. Si nous ne l'avons pas obtenu ce
bien temporel qui nous était inutile, mais nous avons obtenu ou nous obtiendrons
une autre grâce plus pré-cieuse.
La prière humble, confiante, persévérante, par laquelle nous demandons pour
nous les biens néces-saires au salut est infailliblement efficace, en vertu de la
promesse du Seigneur (7). Dieu , en effet, nous com-mande de travailler à notre
salut. Il ajoute " Sans moi ( sans ma grâce ) vous ne pouvez rien faire ",
" de-mandez, et vous recevrez"; demandez-la-moi cette grâce, je vous la
donnerai, je vous le promets. Bien plus, c'est Lui qui fait jaillir la prière de nos
coeurs, qui nous porte à demander ce que de toute éternité il veut nous accorder.
Si une telle prière n'était pas infailliblement efficace, le salut serait impossible.
Dieu nous commanderait l'irréalisable; la contradiction serait en Lui, suprême
Vérité et suprême Bonté. Les simples comprennent tout de suite la parole de
Jésus : " Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trou-verez, frapper et l'on
ouvrira; qui de vous don-nera une pierre à son enfant, si celui-ci lui demande du
pain, et s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc,
méchants comme vous êtes, vous donnez de bonnes choses à vos enfants, à
combien plus forte raison votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes
choses à ceux qui les lui demandent! " ( 8 ). Telle la prière simple est profonde du
paysan rentrant du travail, posant sa bêche devant la porte de l'Eglise et entrant
pour dire Notre Père. Quel crime celui qui consiste à arracher cette foi sublime au
pauvre, qui par elle se rattache à l'Eternité! Savoir prier, pour l'âme, c'est savoir
respirer.
La prière est donc une force plus puissante que toutes les forces physiques prises
ensemble, plus puis-sante que l'argent, plus puissante que la science. Ce que
tous les corps et tous les esprits crées par leur propres forces naturelles ne
peuvent pas, la prière le peut. " Tous les corps, dit Pascal, le firmament et ses
étoiles, la terre et ses royaumes, ne valent pas le moindre des esprits...De tous
les corps ensemble on ne saurait en faire réussir une petite pensée, cela est
impssible et d'un autre ordre... Tous les corps ensemble et tous les
esprits ensemble, et toutes leurs productions, ne valent pas le moindre
mouvement de charité, cela est d'un ordre plus élevé... " ( 9 ). La prière,
elle, peut obtenir la grâce, qui nous fera produire cet acte de charité.
La vraie prière joue ainsi dans le monde un rôle infiniment plus grand que
la plus étonnante des décou-vertes. Qui oserait comparer l'influence exercée par
un savant incontesté comme Pasteur, à celle qu'exerça par sa prière un saint Paul,
un saint Jean, un saint Benoit, un Saint Dominique ou un saint François?
Chaque âme immortelle vaut plus que tout le monde physique, elle est comme un
univers, unum versus alia, puisque par ses deux facultés supérieures, intelligence
et volonté, elle s'ouvre sur toutes choses et sur l'infini. A ces univers en marche
vers Dieu, qui sont les âmes, la prière assure deux choses : la lumière
surnaturelle qui les dirige, et l'énergie divine qui les pousse. Sans la prière,
l'obscurité se fait dans les âmes, qui se refroi-dissent et meurent, comme des
astres éteints. Ayons confiance en cette force d'origine divine; rappelons-nous
d'où elle vient, rappelons-nous où elle va; c'est l'Eternité qu'elle descend, d'un
decret de l'infinie bonté, c'est à l'Eternité qu'elle remonte.
Rome, Angelico.
Fr.Reg.Garrigou-Lagrange, O.P.
(1) Cf. lla llae, q.83, a.2.
(2) Et comme nous l'avons dit plusieur fois, l'homme, s'il ne se suffit pas à
lui-même pour désirer et vouloir le bien salutaire, se suffit pour défaillir, et pour
défaillir librement. Dieu relève souvent, pas toujours, c'est là le mystère.
(3) lla llae , q. 83, a . 5, 6.
(4) lla llae, q 83, a. 15, ad 2m.
(5) la, q, 23, a. 1.
(6) lla llae, q. 83, a. 6.
(7) lla llae, q. 83,a. 15, ad 2m.
(8)Matth., VII, 17; luc, XI,9.
(9) Pensées, éd. Havet, art. XVII, 1.
